En attendant la séance de dédicaces prévue ce mardi 24 août à la Maison de la presse des Sables d'Olonne, voici un aperçu de l'article du 21 août paru sur Ouest-France, présentant Patrice Barraud, un des auteurs du recueil des "Contes et légendes de Vendée" ; sa nouvelle se situe aux Sables-d'Olonne et évoque la légende du célèbre costume sablais.
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Dans l'un de ses écrits, Patrice Barraud évoque la légende de ce costume local. A l'origine, un outil de travail qui est devenu le comble du chic pour les Parisiennes. Explication, entre légende et réalité.
Nous sommes dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'industrialisation naissante amène les bourgeois aux bains de mer. La ville des Sables-d'Olonne devient une station balnéaire réputée. Jules, un jeune photographe, installe son laboratoire ambulant sur la plage et tire le portrait des baigneuses.
Des « étrangères », selon les marins, bien moins jolies que les Sablaises et les Chaumoises. Parmi ces dernières, Éva, une poissonnière, relève le défi du portrait. Elle se fait faire des sabots légers, ajoute de la dentelle à sa coiffe. Sa pose est aussi fière que son costume est étrange et attrayant. Il suffirait d'un rien pour qu'elle soit reine de beauté. Moquée par les Parisiennes, elle sera pourtant la vedette de la fête. Et lancera une mode reprise par tous les bourgeois arrivant aux Sables.
C'est l'histoire du costume local. Ou plutôt sa légende. Car Jules et Éva sont nés dans l'esprit de Patrice Barraud. Cet auteur raconte cette rencontre étonnante brodée de vérité historique dans l'un des 29 textes qui compose le livre Légendes et contes de Vendée. « J'aime cette idée de renverser le mythe de la pauvresse qui revêt des habits de princesse, s'amuse Patrice Barraud. J'ai conjugué ma passion de l'histoire de la photographie à celle de la naissance de la station balnéaire. À partir du XIXe siècle, le regard des photographes a contribué silencieusement à transformer l'humble pêcheuse sablaise en égérie de la ville. Cette légende tente de raconter cette métamorphose. Mais presque tout est vrai. »
Costume de la pauvrette
Historiquement, ce changement de perception du costume s'est joué sur le long-terme. Les bourgeoises en crinoline ont quitté leurs beaux atours pour se faire photographier avec le costume de la pauvrette. A quoi ressemblait-il d'ailleurs? La pêcheuse avait, à l'origine, une jupe courte pour pouvoir aller chercher les sardines aux bateaux, de lourds sabots, un simple bonnet.
La légende écrite par Patrice Barraud montre comment ce costume qui libère le corps pour travailler a aussi permis de valoriser les Sablaises. Le sabot s'affine et prend la forme pointue que l'on connaît encore, la coiffe s'élève, s'enrichit de dentelles, d'un triangle de dentelle sur le front qui recouvre l'ondulation du cheveu, de deux petites ailes brodées de chaque côté de la tête.
Jusqu'au milieu du XXe, un nombre incalculable de femmes se fera photographier en costume de Sablaise. Selon Patrice Barraud, aucun autre costume régional n'eut un tel succès. La Sablaise en costume devint l'emblême de la ville.
Légendes et contes de Vendée, éditions Grrr... Art. 392 pages. 19 €. Dédicaces en présence de six des auteurs, mardi 24 août de 15 h à 18 h à la Maison de la Presse, avenue du Général-de-Gaulle.
Un immense merci et bravo à Patrice pour son texte, qui rebondit ici en nous plongeant encore plus dans l'histoire locale. C'est proprement fascinant !
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